Oeuvres érotiques complètes

On ne présente plus Guillaume Apollinaire (1880-1918), mais on peut rappeler ses singulières origines : Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky, fils d'Angelica de Kostrowitzky, fichée comme " femme galante ", et " de père inconnu ". Un destin, donc, qui le porte naturellement vers le libertinage. Le poète qui fit couler beaucoup d'encre, ses amours et la Seine " sous le pont Mirabeau " est né à Rome, au hasard d'un des innombrables déplacements de sa mère, et mort à Paris à trente-huit ans, d'une grippe espagnole qui eut raison de son corps affaibli par une blessure de guerre. L'influence de cet apatride, pourtant mort pour la France, a empreint à jamais la littérature française. Nombreux sont ceux qui voient en lui concepteur du terme " surréalisme " le précurseur de toutes les avant-gardes du XXe siècle.

Critique d'art, il prend parti pour le cubisme dès sa naissance bibliophile, avec ses amis Louis Perceau et Fernand Fleuret, il réalise l'inventaire " icono-bio-bibliographique " du contenu de " L'Enfer de la Bibliothèque nationale ", classé comme tel par de pudibonds fonctionnaires. Il est aussi directeur de la collection " Les Maîtres de l'Amour " chez les frères Briffault importante collection consacrée aux textes érotiques de l'Antiquité au XIXe siècle et, d'autre part, fait publier clandestinement chez différents éditeurs des ouvrages pornographiques choisis ne pouvant être déclarés. Au début du XXe siècle, il est l'un des plus érudits amateurs de la littérature licencieuse.