Au nom du père

Qui est ce mystérieux Lelièvre auprès de qui Daniel, au volant d'une Dodge bleu ciel prête à rendre l'âme, vient solliciter un emploi ? Au seuil de la cinquantaine, Daniel tente de recomposer le puzzle de son histoire. Il est né dans une famille bourgeoise, à Toulouse. On vit entre le luxe d'un grand appartement au bord de la Garonne et les menaces de la faillite, entre la vieille Ford Vedette et l'Oldsmobile crème, toute neuve. Les figures du passé sont celles de Thierry, le compagnon d'école du père au profil d'oiseau de Lelièvre, aux manigances suspectes. Et puis la mère, absente, et la grand·mère qui s'enfuira avec un gigolo. Surtout, dominant par son abnégation, sa modestie et sa tranquille naïveté, Marie-Louise, la gouvernante. Elle pourrait être la vraie mère du narrateur, celle qu'on a cachée, humiliée, et à qui le temps offre une revanche pacifique. Ce temps qui n'a cessé de tout dégrader autour d'elle, les amis, les femmes, et jusqu'aux automobiles. Discret, drôle, tendre, émouvant, ce récit nous parle de façon nouvelle du temps qui passe. Il crée un univers difficile à oublier.