Petits proustillants

Longtemps je me suis couché de bonne humeur. Heureux état qui hier soir se soutenait de quelques Petits Lu quand vos Petits proustillants m'arrivèrent si bien que ceux-ci commencèrent d'être lus tandis que se vidait ma croustillante boîte de ceux-là.... Rien qu'au vu de la liste de vos rubriques... je faillis avaler de travers et n'échappai que de justesse à une bonne crise d'asthme. A peine remis j'aurais voulu vous convoquer illico pour vous demander en pointant d'un doigt effaré la kyrielle de ces mots barbares : Qu'és aco ? comme me soufflait dans son plaisant patois ce petit rouquin de mon âge, le fils d'un fermier de ma tante, devant qui je venais d'ouvrir ma culotte de velours pour lui sortir mon attribut en majesté....  Je vous trouve bien hardi de fomenter tous ces traficotages de moi, toutes ces petites expériences comme si vous étiez mon démiurge et moi votre marionnette. J'ai ouï dire qu'ils sont nombreux de par le monde ceux qui m'encensent, m'analysent, me commentent, m'étudient, font de savantes thèses sur moi, ou quelque fois s'amusent ou s'ingénient à m'imiter, mais c'est bien la première fois (la deuxième, si vous récidivez !) que l'on badine ainsi avec moi. Sachez-le, tenez-le vous pour dit : ON NE BADINE PAS AVEC MARCEL ! (Lettre de Marcel Proust à l'auteur)A la suite de cette plaisante entrée en matière, l'auteur poursuit sur le même ton (pastichant M. P.) sur différents sujets et thèmes de notre époque.