Une nuit rêvée pour aller en Chine

Un instant de négligence de la part de son père et voilà le petit Simon disparu... Sur le traumatisme personnel qu'aggrave bientôt l'opprobre jeté sur le père "coupable" par une société impitoyable et prompte au châtiment, le bouleversant récit d'une descente aux enfers que vient détourner de son cours funeste un rêve rédempteur. Prix du Gouverneur général du Canada en 2005.
Au lendemain d'une nuit d'insomnie, Roman, seul à la maison avec son fils, se sent pris de vague à l'âme : il n'est pas d'humeur à s'occuper de Simon, pas d'humeur à lui lire une histoire. Après avoir mis l'enfant au lit, il sort fumer une cigarette et se laisse attirer par la musique qui sort d'un bar, non loin. Quand, peu de temps après, Roman revient chez lui, Simon a disparu.
La quête paternelle pour retrouver le jeune garçon prend bientôt les allures d'une inquiétante dérive : qui pourrait concevoir que la vie de Roman se résume désormais à dormir et à revoir son fils en rêve sur une île des Caraïbes ?
Dans la prose simple et retenue de Gilmour plane l'ivresse de la perte et le détachement irréversible du reste du monde : parents, amis, travail. Comme un bruit de fond léger mais obsédant, la culpabilité hante de sa présence diffuse chaque page de ce roman chaviré.