De l'humiliation
Editions LIENS LIBERENT
Format BrochéAuteur : Olivier Abel
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sur cet article
Description
Quel rapport entre les crimes abjects des djihadistes, le danger que représentent à certains égards les « réseaux sociaux » pour la démocratie et la civilité, la question de la liberté d'expression et du blasphème, le durcissement quasi-guerrier de la laïcité, les gilets jaunes, les majorités dangereuses qui ont porté Trump ou Erdogan au pouvoir, et qui poussent à nos portes ? Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, ces colères qui montent en miroir sans plus rien chercher à comprendre, nous ne savons et sentons plus ce que nous faisons. Je voudrais proposer ici une hypothèse. Nous avons globalement fait fausse route. Nous nous sommes enfoncés dans le déni de l'humiliation, de son importance, de sa gravité, de son existence même.
L'humiliation est partout dans nos sociétés, et nous ne la voyons pas. C'est qu'elle est difficile à mesurer, et semble subjective : ce qui humiliera l'un laissera l'autre indifférent. Elle est même souvent instrumentalisée par le machiavélisme politique, ou pire, le fanatisme religieux, quand elle n'est pas tout simplement une technique managériale. Et cela, d'autant plus que nous nous sommes enfoncés dans le déni de l'humiliation, de sa gravité, de son existence même. Nos sociétés sont sensibles aux violences et aux inégalités, mais insensibles à l'humiliation qui les empoisonne, et il nous faudrait enquêter sur les racines de cette insensibilité. Et pourtant l'humiliation est là : si les violences s'attaquent au corps de l'autre, l'humiliation s'attaque à son visage. L'humiliation fait taire le sujet parlant, elle lui fait honte de son expression, de ses croyances et de ses goûts, elle ruine sa confiance en soi, elle dévaste pour longtemps les circuits de la reconnaissance, et laisse derrière elle une parole dérisoire ou fanatique. Elle peut également atteindre des minorités langagières, sexuelles, raciales, religieuses, sociales, etc. Il arrive même qu'une majorité soit humiliée par une minorité dominante, et devienne une majorité « dangereuse ». L'humiliation du Traité de Versailles prépare la venue de Hitler au pouvoir. Beaucoup de nos sociétés jadis démocratiques sont rongées par ces manipulations de la peur et ces politiques du ressentiment, qu'attisent les « réseaux sociaux » et les médias où s'affichent librement les haines et les mépris. La barbarie pousse à nouveau aux portes de notre Histoire. C'est pourquoi il est urgent d'imaginer ce que serait une société dont les institutions (police, préfectures, administrations, prisons, hôpitaux, écoles, etc.) seraient exemplairement non-humiliantes. Dans l'état actuel de nos économies, il faudra un énorme effort pour obtenir une société plus juste, mais pourquoi ne pas essayer de mettre en oeuvre une société moins humiliante ? C'est possible et urgent, faisons-le.
L'humiliation est partout dans nos sociétés, et nous ne la voyons pas. C'est qu'elle est difficile à mesurer, et semble subjective : ce qui humiliera l'un laissera l'autre indifférent. Elle est même souvent instrumentalisée par le machiavélisme politique, ou pire, le fanatisme religieux, quand elle n'est pas tout simplement une technique managériale. Et cela, d'autant plus que nous nous sommes enfoncés dans le déni de l'humiliation, de sa gravité, de son existence même. Nos sociétés sont sensibles aux violences et aux inégalités, mais insensibles à l'humiliation qui les empoisonne, et il nous faudrait enquêter sur les racines de cette insensibilité. Et pourtant l'humiliation est là : si les violences s'attaquent au corps de l'autre, l'humiliation s'attaque à son visage. L'humiliation fait taire le sujet parlant, elle lui fait honte de son expression, de ses croyances et de ses goûts, elle ruine sa confiance en soi, elle dévaste pour longtemps les circuits de la reconnaissance, et laisse derrière elle une parole dérisoire ou fanatique. Elle peut également atteindre des minorités langagières, sexuelles, raciales, religieuses, sociales, etc. Il arrive même qu'une majorité soit humiliée par une minorité dominante, et devienne une majorité « dangereuse ». L'humiliation du Traité de Versailles prépare la venue de Hitler au pouvoir. Beaucoup de nos sociétés jadis démocratiques sont rongées par ces manipulations de la peur et ces politiques du ressentiment, qu'attisent les « réseaux sociaux » et les médias où s'affichent librement les haines et les mépris. La barbarie pousse à nouveau aux portes de notre Histoire. C'est pourquoi il est urgent d'imaginer ce que serait une société dont les institutions (police, préfectures, administrations, prisons, hôpitaux, écoles, etc.) seraient exemplairement non-humiliantes. Dans l'état actuel de nos économies, il faudra un énorme effort pour obtenir une société plus juste, mais pourquoi ne pas essayer de mettre en oeuvre une société moins humiliante ? C'est possible et urgent, faisons-le.
Caractéristiques
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- Date de parution
- 16/02/2022